Dans une note d'analyse sur la
solvabilité de la Côte d'Ivoire et publiée ce 2 février, Fitch Ratings a décidé
de reconduire la note du pays à “BB-” assortie d'une perspective stable. Cette
note confère à la Côte d'Ivoire l'un des meilleurs profils de crédit en Afrique
subsaharienne, même si le pays reste dans la catégorie des émetteurs spéculatifs
et ce malgré de “fortes perspectives de croissance”, indique l'agence
américaine. Une analyse intervenue après l'eurobond record réalisé le 23
janvier et qui n'impacte nullement la capacité d'Abidjan à faire face à ses
engagements financier, laisse entrevoir l'agence.
Locomotive de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), la Côte
d'Ivoire affiche cependant de “faibles indicateurs de développement et une
forte dépendance aux matières premières”, soutient Fitch qui déplore une
détérioration du solde budgétaire. La tendance devrait cependant s'inverser
dans le sillage d'une batteries de mesures gouvernementales. Ainsi, avec une
meilleure efficacité des dépenses budgétaires, le contrôle de la masse
salariale et une croissance robuste du PIB nominal Fitch s'attend à ce que le
déficit se réduise à 4,4 % du PIB en 2024 et à 3,5 % en 2025 soit légèrement
au-dessus de l'objectif du gouvernement ancré dans le programme du FMI.
Malgré un taux d'endettement projeté
à 58,5% du PIB en 2024, la dette publique de la Côte d'Ivoire devrait rester
soutenable grâce notamment à une croissance économique “solide”. Une solidité
qui sera soutenue par l'accélération des réformes et des investissements dans
le cadre du Plan national de développement (PND) 2021-2025 et le démarrage de
la production du gisement de gaz et de pétrole de Baleine entré en production
en août 2023. Le PIB du pays devrait culminer à 6,5% entre 2024 et 2025, soit
un léger fléchissement par rapport à 2023 (6,7%) qui s'explique, projette
Fitch.
L'agence américaine s'inquiète aussi du risque politique, qui se
matérialiserait par des violences au lendemain de l'élection présidentielle de
2025. des violences de faible ampleur qui ne devraient pas suffir pour
installer un climat d'instabilité dans le pays. Bien plus, les troubles
politique et sécuritaire observées à l'échelle de la sous-région ne devraient
pas avoir de répercussion sur la première économie de l'UEMOA. “À notre avis,
le manque de base nationale pour les groupes terroristes, l'efficacité accrue
des forces de sécurité ivoiriennes et les investissements dans les
infrastructures sociales limitent le risque de contagion pour le pays”.
Cédrick JIONGO
SIKAFINANCE du 03/02/24