La Côte d'Ivoire a suspendu ses contrats de vente à terme de cacao pour la prochaine saison de récolte 2023/2024 qui s'ouvre en octobre. Cette information révélée par Reuters qui cite le directeur général du Conseil Café Cacao (CCC), le régulateur de la filière, résulte des inondations de plantations du fait des importantes pluies qui se sont abattues dans les zones de production ces dernières semaines.
" Nous avons arrêté les ventes il y a quelques jours parce que nous ne sommes pas certains d'avoir un volume suffisant pour couvrir les ventes ", a confié à Reuters Yves Koné.
Cette situation, susceptible d'impacter la prochaine récolte, a donc amené le pays à interrompre ses ventes par anticipation, craignant de ne pouvoir tenir ses engagements de livraisons et de supporter alors des pénalités financières de la part de ses contractants.
" Nous nous attendons à beaucoup moins de cacao dans la première partie de la récolte principale par rapport à cette saison. Nous espérons que la production de janvier à mars [prochain] contribuera à équilibrer nos volumes, sinon, ce sera un problème", a souligné le directeur général du CCC.
Selon le confrère, ce contexte est un important revers pour le premier producteur mondial de cacao alors qu'il entendait bien profiter des cours historiquement haut sur le marché international, même s'il a déjà réussi à marchander environ un million de tonnes de fèves de la prochaine campagne.
Pour la Côte d'Ivoire dont le cacao, avec une production qui s'établie autour de 2,2 millions de tonnes ces dernières campagnes, est la principale source de devises, la situation pourrait bien être profitable si ces informations maintenaient les cours des fèves à la hausse. En effet, outre des prix plus rémunérateurs pour les planteurs, des cours élevés devraient impacter les recettes fiscales, le cacao générant 12% des recettes fiscales (selon les données du gouvernement en 2019); à condition toutefois que la baisse envisagée de la production reste limitée.
SIKAFINANCE
Jean Mermoz Konandi
14/07/23