La Côte d’Ivoire est de plain-pied dans la transformation structurelle de son économie. Le Premier ministre Patrick Jérôme ACHI a procédé, le samedi 02 avril à Aboisso, dans le Sud- Comoé, au lancement officiel du Projet des Chaines de valeur Compétitives pour l’Emploi et la Transformation économique (PCCET). D’un cout de 200 millions de dollars US, soit 118 755 340 000 FCFA, ce projet est financé par un prêt obtenu auprès de la Banque mondiale.
Il vise à améliorer la compétitivité des chaines de valeur du palmier à huile, de l’hévéa, de l’ananas, de la mangue. Il s’agira d’augmenter la valeur et le volume des exportations de la Côte d’Ivoire, dans ces spéculations, à travers la création sur place d’une plus forte valeur ajoutée. Ce qui permettra d’améliorer de facto le revenu des producteurs.
Prévu sur 5 ans (jusqu’en 2027), le projet qui démarre dans les prochains jours, par la région du Sud Comoé, s’étendra aux autres régions du pays. Le Premier ministre avait à ses côtes plusieurs personnalités. Au rang desquelles la Directrice des Opérations de la Banque mondiale, Coralie Gevers, le Président du Conseil économique , social, environnemental et culturel, Eugene AKA Aouélé, par ailleurs, Président du Conseil régional du Sud-Comoé, le Ministre –Gouverneur du District autonome de la Comoé, Pascal Kouakou ABINAN, le Ministre du Commmerce et de l’Industrie, Souleymane Diarassouba, le Ministre de la Promotion des Sports et du Développement de l’Economie sportive, Paulin Claude Danho.
Patrick ACHI a expliqué, à l’occasion, aux populations les ambitions du Gouvernement, à travers le lancement de ce projet qui, dira- t-il, est d’une importance stratégique pour l’avenir de la Côte d’Ivoire et de son économie. « Pendant de longues années, la Côte d’Ivoire était connue comme un pays agricole, l’un des géants en matière agricole avec des productions importantes, diverses. Et pourtant, la plupart des producteurs n’arrivent pas à vivre décemment de leurs revenus. Cela, parce que si vous ne vendez que des produits agricoles, le prix que vous retirez de ces ventes seraient trop faible pour vous permettre véritablement de vous développer », a –t-il expliqué.
Avant d’ajouter que l’objet de ce projet, c’est de permettre la transformation sur place des matières premières que produisant les agriculteurs ivoiriens, dans chaque région du pays. « Cela signifie qu’à partir de la fève du cacao, par exemple, nous devons pouvoir arriver à la poudre de cacao, à la fabrication du chocolat, aux produits chocolatés. Pareil pour la noix de cajou, la mangue, l’hévéa, etc. », a-t –il expliqué.
Précisant que les pays qui ont pu se développer rapidement sont ceux qui ont développé des infrastructures économiques et sociales de grande qualité et en grand nombre. « Le produit coute de plus en plus cher, au fur et à mesure qu’on le développe et qu’on le transforme. Si vous vous contentez de vendre, vous faites la partie du travail la plus difficile, mais vous en retirez le bénéfice le plus faible », a –t-il soutenu.
A l’en croire, ce projet répond à la logique de développer le pays, en lui permettant de tirer le meilleur bénéfice des atouts dont il dispose.
PASSER DE PAYSAN A FERMIER…
Selon le Premier ministre, l’ambition du Gouvernement est de faire en sorte que ceux qu’on appelle aujourd’hui « paysans » soient appelés « fermiers » demain. Cela signifie qu’ils doivent avoir des machines, des tracteurs, des véhicules, des équipements et ne doivent plus travailler à la main. « Ici à Aboisso, on doit avoir des unités de transformation de tous les produits qui sortent d’ici. L’hévéa, l’ananas, les mangues. L’Etat va aider au développement de petites usines. On n’est obligé d’avoir forcement de grandes usines. L’Etat va aussi aider les producteurs à améliorer la qualité de leurs productions, de l’équipement qu’ils ont pour produire, mais également à pouvoir créer des emplois ici et exporter les produits finis », a – t-il promis.
Casimir DJEZOU
FRATERNITE MATIN du lundi 04 avril 2022